La Ligue de Football Professionnel a fait part à l’UJSF mardi en fin de journée de sa décision unilatérale et sans concertation de fermer les zones mixtes pour les journalistes non-détenteurs de droits accrédités à compter de la prochaine journée de Ligue 1 et Ligue 2. Seules les zones mixtes prévues pour les diffuseurs détenteurs de droits resteront actives.
L’UJSF conteste cette décision totalement disproportionnée, injuste, incohérente et inéquitable. Depuis de nombreux mois, l’UJSF s’applique à faire respecter les différents protocoles sanitaires dans les stades, protocoles qui ont évolué depuis la reprise des championnats en août 2020 au grès des décisions gouvernementales pour faire face à l’épidémie de Covid 19. Lundi dernier, tout en appelant à la prudence, au respect des gestes barrières, le gouvernement n’a pas jugé utile de prendre de nouvelles mesures concrètes de restrictions.
Pourquoi les journalistes, qui couvrent les rencontres de football pour leurs lecteurs, leurs auditeurs et leurs téléspectateurs, seraient ainsi pénalisés et aussi stigmatisés ?
Pourquoi cette iniquité insupportable entre les médias qui payent et ceux qui ne payent pas alors que les conditions sanitaires sont identiques ?
Cette décision est d’autant plus aberrante que les journalistes vont donc devoir se confiner dans une même salle de conférence de presse alors que la présence d’une zone mixte permettait de diluer la population sur une plus grande surface et donc de mieux respecter les distanciations physiques en multipliant les lieux d’interviews.
Car la conférence de presse d’après match sera bien maintenue, et ce par la nécessité de fournir les réactions des deux entraîneurs au signal international des détenteurs de Droits, ces derniers – jamais présents dans la salle – reprenant les réponses aux questions des journalistes…à qui l’on interdit dans le même temps les zones mixtes…
Parallèlement, aucune mesure de restriction n’a été prise en matière de jauges dans les tribunes, ni même pour les hospitalités dans les salons VIP où se dérouleront des repas assis ou debout. Pour une raison que nous pouvons comprendre : l’impérieuse nécessité pour le football français et ses clubs professionnels de ne pas être un peu plus en difficulté financièrement en réduisant leurs activités économiques.
La profession de journaliste, comme beaucoup trop d’autres en France, a déjà beaucoup souffert de cette crise. Réduire les conditions de travail des journalistes est un nouveau coup dur parfaitement inacceptable à un moment où l’Etat cherche à tout prix à préserver l’économie. Le sacrifice demandé exclusivement à une partie de notre profession n’est pas tolérable. Sans zone mixte, de nombreux journalistes perdront une part significative de leurs revenus.
L’UJSF demande à la LFP de revoir, sans délais, cette suppression des zones mixtes afin de permettre aux journalistes de travailler dans de bonnes conditions, tout en respectant toutes les mesures sanitaires élémentaires. L’UJSF ne veut pas s’affranchir des règles sanitaires, elle prouve le contraire avec force depuis de nombreux mois, mais elle souhaite un protocole juste et équilibré avec les autres acteurs présents lors des rencontres de Ligue 1 et Ligue 2.
Depuis le début de cette crise, aucun cluster n’a été déploré dans les espaces presse des stades sur les 1100 matches organisés en Ligue 1 et Ligue 2. Les protocoles ont été parfaitement respectés.
Affirmer par cette décision que les zones mixtes sont des lieux à risque (mais encore une fois pas celles des diffuseurs qui sont pourtant parfaitement les mêmes) n’est pas fondé et repose plus sur un principe de stigmatisation, que de précaution.